Google et les « fake news »
Tout comme Facebook, Google a décidé de communiquer sur les fake news.
Un article du 25 janvier dernier, intitulé How we fought bad ads, sites and scammers in 2016, a permis à Google d’indiquer ses efforts dans la lutte contre les publicités ou les sites mensongers, et les escrocs de tout poil . On y apprend, par exemple, qu’en 2016 près de 1,7 milliard de publicités (Ads) ont été bloquées (deux fois plus qu’en 2015). Ces publicités violaient les règles d’utilisation des produits de Google : Adwords ou Adsense. Des chiffres qui en disent long sur l’ampleur du problème et sur le défi à relever.
Deux mois avant, le 13/11/2016, le site Mediaite avait interpellé Google (article – Now Even Google Search Aiding in Scourge of Fake, Inaccurate News About Election 2016) où l’auteur indiquait que le premier résultat du moteur de recherche, dans la catégorie News, était un faux totalement fantaisiste.
Cette affaire reprise le lendemain par The Verge a été l’occasion pour Andrea Faville, porte parole de Google de rappeler le credo The goal of search is to provide the most relevant and useful results for our users, en avouant ensuite In this case, we clearly didn’t get it right, but we are continually working to improve our algorithms. Elle promettait ensuite un durcissement des règles.
Le site Mediamatters ne relâchait pas la pression, le 12 janvier dernier, il interrogeait à nouveau Google sur un changement terminologique qui voyait disparaître l’expression même de « fake news » de ces nouvelles règles de conduite (policy). Il en profitait pour rappeler que sur les 24 sites contrevenant à ces règles, dénoncés un mois auparavant, 20 utilisaient encore des Google Ads.
Bien consciente des faiblesses et des limites des procédures mises en place, le Dr. Melissa Zimdars a rendu publique une liste collaborative comptabilisant déjà plus de 900 sites d’actualités peu fiables et classés selon plusieurs catégories : False, Misleading, Clickbait-y, and/or Satirical “News” Sources.
Le site incriminé est maintenant (29/01) en troisième page des résultats pour la même requête.
Dans le contexte de l’élection présidentielle en France, la méthode Google de bannir les contrevenants de revenus publicitaires risque fort de ne pas être très utile. En effet, si l’on en croit Samuel Laurent des Décodeurs (Le Monde), en France très peu de sites de « Fake News » font de l’argent avec.
Le Monde aurait donc décidé de créer, avec l’aide du fonds Digital News Initiative (financé par Google), une extension pour navigateurs indiquant si la source est fiable ou non. Plus de 600 sites y seraient répertoriés (voir le site du journal Le Monde annonçant la disponibilité du Kit DECODEX.
Extrait du site DNI https://www.digitalnewsinitiative.com/fund/
Edit 09/09/2017
Suite à la lecture de l’article L’utilisation et la maîtrise : réflexions sur le Decodex sur le blog raphi.m0le.net/blog l’auteur indique un lien des sources listées par le DECODEX sur le site du journal Le Monde (attention, c’est un fichier JSON nécessitant, pour devenir lisible, une extension du type JSONView [Chrome] ou JSON Viewer [Firefox] ).
L’accès direct au DECODEX sur le site de lemonde.fr : http://www.lemonde.fr/verification/