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réalité augmentée

Web immersif, le recouvrement du monde

Être immersif ou non ne date pas de l’invention du web. Déjà, les lanternes magiques étaient immersives comme les panoramas ou les dioramas. Lorsque vous vous trouvez dans une salle de cinéma à regarder un bon film, c’est une forme d’immersion.

Sur le web, être immersif est d’abord passé par les incontournables animations Flash ou les simulations d’espaces en 3D. Les web documentaires, eux, ont emprunté au livre et à sa narration la capacité d’immerger le lecteur.

En 2008, D. Boulier1 a décrit quatre composantes du web immersif : l’immersion perceptive, narrative, sociale et désirante.

Perceptive, parce que le préalable est l’entrée du visiteur dans un espace fictif (3D, image animée ou non, son).

Narrative, car sur le web même après un travail sur le texte, la typographie, les hyperliens et toutes les possibilités d’interaction, il reste nécessaire, pour être totalement captif, de raconter une histoire. Mobiliser notre imagination comme le livre sait parfois si bien le faire reste un passage obligé.

Sociale, puisque l’émergence de communautés et leurs effets sont véritablement des spécificités du web 2.0. Même virtuelles, elles influencent les actions et interactions, provoquant par leur intensité, des addictions inconnues jusque là.

Enfin, l’immersion désirante concerne, quant à elle, toutes les stimulations incessantes des désirs humains. Sans cette dernière capacité immersive, le « succès » des sites de jeux, de pornographie, de rencontres ne peut pas s’expliquer.

Au-delà de l’immersion, le fait majeur actuellement est la mise en oeuvre d’une véritable superposition du  « virtuel » au « réel ». Ce phénomène avait commencé avec les outils de cartographie comme GoogleMaps ou les outils de navigation GPS (Garmin, TomTom). Mais aujourd’hui, le mobile avec son  gyroscope intégré apporte aux vidéos 360° une « immersivité » inégalée et abordable. Il suffit de voir les possibilités de vision tridimensionnelle (stéréoscopique) avec le CardBoard de Google ou l’Oculus Rift  de Facebook.

La réalité augmentée utilisée dans le jeu Pokemon Go ou encore les prémices d’expériences haptiques (iPhone 7) ne font que confirmer les contours d’un web recouvrant le monde.

Le web immersif reste avant tout une forme particulière d’expérience utilisateur, qui, après avoir capté durablement l’attention du visiteur, la mobilise totalement et provoque alors son immersion.

Boullier Dominique. Le Web immersif. In: Quaderni, n°66, Printemps 2008. Cyberesp@ce & territoires. pp. 67-80.)

paul.humbert@digitalidee.fr

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